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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/48

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Vous détestez donc la progéniture ? — Je l’abhorre.

S’il vous arrivait de devenir grosse, auriez-vous le courage de vous faire avorter ?

— Assurément.

Votre marraine est-elle munie de la somme que vous devez payer, avant que d’être reçue ? — Oui.

Êtes-vous riche ? — Immensément.

Vous n’avez jamais fait de bonnes œuvres ? — Je les déteste.

Vous ne vous êtes livrée à aucun acte de religion depuis votre enfance ? — À aucun.

Clairwil remit aussitôt entre les mains du secrétaire, la somme convenue, et elle prit un papier, que l’on m’ordonna de lire à haute voix. Ce papier imprimé avait pour titre : Instructions aux femmes admises à la Société des Amis du Crime.

Le voilà, mes amis, dit madame de Lorsange, il est trop intéressant, pour que je ne vous en fasse pas la lecture[1].

  1. Femmes voluptueuses et philosophes qui daignez nous lire, c’est encore à vous que ceci s’adresse ; profitez-en, et ne rendez pas inutiles les soins que nous prenons pour