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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/50

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quelqu’état qu’elle soit, parce que, fut-elle riche à millions, elle doit néanmoins toujours retirer de l’argent de son corps, la première loi de toutes les femmes étant de ne foutre jamais que par libertinage ou par intérêt ; et comme souvent elle est obligée de payer ceux qui lui plaisent, il faut qu’elle se mette en fond pour cela, par le moyen de ce qu’elle retire des prostitutions où elle se livre avec ceux qui ne lui plaisent pas, bien entendu que tout ceci n’a pour objet que sa conduite dans le monde, les statuts qu’elle vient de jurer, fixent celle que l’on doit garder dans la société. »

1°. Pour réussir à cette apathie nécessaire à conserver, soit qu’elle foute pour de l’argent, soit qu’elle foute pour son plaisir, la première chose qu’elle observera, sera de tenir toujours son cœur inaccessible à l’amour ; car si elle fout pour son plaisir, elle jouira mal, étant amoureuse ; l’occupation où elle sera de donner des plaisirs à son amant, l’empêchera d’en goûter elle-même ; et si elle fout pour de l’argent, elle n’osera jamais pressurer celui qu’elle aimera :