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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/52

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plaisir, celui que des séductions journalières autorisent à succomber, n’est-il pas absurde que ce soit celui-là qui résiste pendant que l’autre n’a, pour faire le mal, que sa seule et unique méchanceté ? et d’ailleurs, à quoi sert la fidélité à une femme ? si son homme l’aime véritablement, il doit être assez délicat pour tolérer toutes ses faiblesses, et pour partager même idéalement les jouissances qu’elle se procure ; s’il ne l’aime pas, quelle extravagance elle ferait, de s’enchaîner à quelqu’un qui la trompe journellement ; les infidélités de la femme sont les torts de la nature, celles de l’homme ceux de sa fourberie et de sa méchanceté ; la femme, dont il s’agit ici, ne se refusera donc à aucune infidélité, au contraire, elle en fera naître les occasions le plus souvent possible, et elle les multipliera journellement.

5°. La fausseté est un genre de caractère essentiel dans une femme, de tout tems elle fut l’arme du faible ; toujours placée devant son maître, comment résistera-t-elle à l’oppression sans le mensonge et sans l’imposture ? qu’elle use donc sans crainte de ces armes, elles lui sont données par la nature