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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/53

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pour la défendre contre toutes les entreprises de ses oppresseurs ; les hommes veulent être trompés, une agréable erreur est plus douce qu’une triste réalité ; ne vaut-il pas mieux qu’elle déguise ses torts que de les avouer ?

6°. Une femme ne doit jamais avoir de caractère à elle, il faut qu’elle emprunte, avec art, celui des gens qu’elle a le plus d’intérêt à ménager, soit pour sa luxure, soit pour son avarice, sans néanmoins que cette souplesse lui ôte l’énergie essentielle à se plonger dans tous les genres de crimes qui doivent flatter ses passions ou les servir, tels que ceux de l’adultère, de l’inceste, de l’infanticide, des empoisonnemens, du vol, du meurtre, et tous ceux enfin qui peuvent lui être agréables, et auxquels, sous le voile de la fausseté et de la fourberie que nous lui conseillons, elle peut se livrer, sans aucune espèce de crainte ni de remords, parce qu’ils sont placés, par la nature, dans le cœur des femmes, et que de faux principes reçus, avec l’éducation, l’empêchent seuls de les caresser chaque jour comme elle le devrait.

7°. Que le libertinage le plus excessif, le