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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/57

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la rappeler à un état de vertu, qu’elle ne reprendrait pas sans être obligés de renoncer à toutes ses habitudes et à tous ses plaisirs ; ces platitudes affreuses ne valent pas les sacrifices qu’elle serait obligée de leur faire ; et comme le chien de la fable, elle quitterait, en les poursuivant, la réalité pour l’apparence. Athée, cruelle, impie, libertine, sodomiste, tribade, incestueuse, vindicative, sanguinaire, hypocrite et fausse, voilà les bases du caractère d’une femme qui se destine à la Société des Amis du Crime, voilà les vices qu’elle doit adopter, si elle veut y trouver le bonheur.

L’énergie avec laquelle je lus ces principes, en convainquant la société qu’ils étaient déjà tous au fond de mon cœur, me valut de nouveaux applaudissemens, et je descendis dans la salle.

Tous les couples distraits par l’événement de ma réception, se renouèrent, et je fus bientôt attaquée ; de ce moment jusqu’à celui du souper, je ne revis plus Clairwil. Le premier qui m’aborda était un homme de cinquante ans. Te voilà bien putain pour le coup, me dit-il, en me conduisant sur un canapé, il n’y a plus à t’en dédire à présent ;