Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne fût agent ou patient, et l’on n’entendait plus que des soupirs et des cris de décharges. J’eus encore de terribles assauts à soutenir : pas un sexe qui ne me passa par les mains, pas une partie de mon corps qui ne fût souillée ; et si j’avais les fesses meurtries, j’avais la gloire d’en avoir outragées beaucoup d’autres. Enfin je sortis au jour, dans un tel état de fatigue et d’épuisement, que je fus obligée d’être trente-six heures dans mon lit.

Je ne respirais qu’après la fin de mon mois de noviciat ; il arrive enfin, ce terme si desiré : l’entrée des sérails m’est permise. Clairwil, qui voulait me faire tout connaître, m’accompagna par-tout.

Rien de si délicieux que ces sérails, et comme celui des garçons ressemblait à celui des filles, en vous donnant la description de l’un, vous aurez celle de l’autre.

Quatre grandes salles, entourées de chambres et de cabinets, formaient l’intérieur de ces ailes séparées ; ces salles servaient à ceux qui voulaient, comme à la société, s’amuser l’un devant l’autre ; les cabinets se donnaient aux personnes qui desiraient isoler leurs plaisirs, et les chambres