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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/73

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étaient destinées à loger les sujets. Le goût et la fraîcheur présidaient à l’ameublement ; les cabinets, sur-tout, étaient de la dernière élégance, c’étaient autant de petits temples consacrés au libertinage, où rien ne manquait de tout ce qui pouvait en échauffer le culte. Quatre duègnes présidaient à chaque salle, elles recevaient les billets que vous apportiez, s’informaient de vos desirs, et vous satisfaisaient aussitôt, on voyait dans le même lieu, également toujours prêts, un chirurgien, une sage-femme, deux fustigateurs, un bourreau et un geolier ; rien d’aussi rébarbatif que la figure de ces cinq derniers personnages. Ne t’imagine pas, me dit Clairwil, que ces êtres-là soient simplement pris dans la classe qui les fournit ordinairement ; ce sont des libertins comme nous, mais qui, n’ayant pas de quoi payer ce qu’il faut pour être admis, exercent ces fonctions par plaisirs, et la besogne de cette manière est, comme tu le crois, bien mieux faite ; quelques-uns se payent, d’autres ne demandent que les droits d’un membre de la société, on le leur accorde.

Lorsque ces êtres-là étaient en fonctions,