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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/80

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aux cruautés ; immolons une victime… As-tu remarqué ce joli garçon de dix-huit ans, qui nous baisait avec tant d’ardeur… Il est joli comme un ange, et m’échauffe horriblement la tête. Faisons-le passer dans la salle des tourmens, nous l’égorgerons. — Friponne ; tu ne m’as point fait la même proposition dans le sérail des femmes ? — Non, J’aime mieux massacrer des hommes, je te l’ai dit, j’aime à venger mon sexe ; et s’il est vrai que celui-là ait une supériorité sur le nôtre, l’imaginaire offense à la nature, n’est-elle pas plus grave en l’immolant ? — On te croirait désolée de ce que cette offense est nulle. — Tu me juges bien, je suis au désespoir de ne trouver jamais que le préjugé, au lieu du crime que je desire, et que je ne rencontre nulle part. Oh ! foutre, foutre, quand pourrai-je donc en commettre un ! Nous emmenons le jeune homme ; nous faudra-t-il un bourreau, dis-je à mon amie ? N’en ferons-nous pas bien nous-mêmes les fonctions ? — À merveille. — Allons donc.

Nous fîmes entrer notre victime dans un cabinet attenant à cette salle, où nous trouvâmes tout ce qui était nécessaire pour le supplice que nous destinions à ce jeune