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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/91

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un tel acharnement, que je crains bien de succomber sons cesse, malgré tous les secours que la religion peut m’offrir… Faut-il vous l’avouer, dans ce moment-ci même, le plaisir de vous entretenir en secret vient troubler l’action de la grâce ; je cherche Dieu dans ce saint tribunal, et je n’y vois qu’un homme charmant, que je suis prête à préférer à lui. — Ma fille, dit le pauvre moine tout troublé… votre état me fait peine, il m’afflige… de grandes pénitences pourront seules. — Ah ! la plus cruelle pour moi sera de ne plus vous voir… Et pourquoi donc, les ministres de Dieu ont-ils des charmes qui distraient du seul objet qui devrait occuper ici ? Mon père, je brûle au lieu d’être appaisée ; homme céleste, c’est à mon cœur que vont tes paroles et non à mon esprit, et je ne rencontre que de l’irritation où je voudrais trouver du calme : voyons-nous dans un autre lieu ; quittes cet appareil redoutable qui m’effraie, cesses un moment d’être l’homme de Dieu, pour n’être plus que l’amant de Juliette.

Claude bandait comme un homme de son ordre : une gorge blanche et ronde que j’avais adroitement découverte devant lui, des