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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/92

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yeux très-animés, des gestes qui devaient convaincre de l’état où j’étais, tout détermina le carme ; il était hors de lui. Aimable dame, me dit-il de l’air le plus ardent, votre amie, dans le même cas que vous, vient aussi de me proposer des choses… que vos yeux m’inspirent… que je brûle de faire… Vous êtes deux sirènes, qui m’enivrez par vos douces paroles, et je ne suis plus en état de résister à tant de charmes : quittons l’église ; j’ai près d’ici une petite chambre… voulez-vous y venir, je ferai tout ce qui dépendra de moi pour vous calmer ? Puis quittant le confessional et prenant la main de Clairwil : suivez-moi, suivez-moi toutes deux, femmes séductrices, c’est l’esprit infernal qui vous envoie pour me tenter ; ah ! puisqu’il fut plus puissant que Dieu même, il faut bien qu’il maîtrise un carme. Nous sortîmes.

La nuit était déjà fort sombre ; Claude nous dit de bien examiner où il entrerait, et de le suivre à vingt pas de distance. Il prit le chemin de la barrière de Vaugirard, et nous arrivâmes bientôt dans un réduit mystérieux et frais, où le bon moine nous offrit des biscuits et des liqueurs. Homme