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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/105

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le-champ. Que réponds-tu perfide, dit alors Antonio, en lançant des regards furieux sur Laurence, que réponds-tu à ces accusations où règnent la franchise et la vérité ? — Laurence : rien, seigneur, prononcez… ce n’était que de votre âme que j’attendais ma défense… prononcez, seigneur, j’ai tout dit, il me devient impossible d’ajouter à ma justification… tout parle contre moi… Antonio crédule, aime mieux m’accuser que d’ouvrir les yeux ; Antonio trompé par tout ce qui l’entoure, aime mieux croire ses plus dangereux ennemis que celle qui l’idolâtrera jusqu’au dernier soupir… je n’ai plus qu’à subir ma sentence… je n’ai plus qu’à prier mon époux… et celui qui aurait dû me servir de père… qui me charge quand il sait bien que je suis innocente, je n’ai plus qu’à les supplier l’un et l’autre de déterminer promptement mon sort. Ah ! Laurence, s’écria le jeune Strozzi en regardant encore avec tendresse, celle dont il se croyait si vivement outragé, Laurence est-ce donc là ce que tu m’avais juré dès