Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/12

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une porte de fer garnie de mille serrures en défend si bien le passage, que nul mortel encore ne put y pénétrer ; sur le haut de cette porte redoutable, se lit en caractères grecs : N’approche pas si tu crains la mort. Rodrigue n’est point effrayé, il s’agissait pour lui de ses états, tout autre espoir de trouver des fonds lui était absolument enlevé ; il fait briser les portes, et s’avance.

Au second degré, un épouvantable géant se présente à lui, et dirigeant la pointe de son glaive sur l’estomac de Rodrigue, « arrête, lui crie-t-il ; si tu veux voir ces lieux, viens-y seul ; qui que ce soit ne t’y suivra… » Que m’importe, dit Rodrigue, en avançant et laissant sa suite ; il me faut des secours ou la mort… Tu trouveras peut-être tous les deux, répond le spectre, et la porte se ferme avec fracas. Le roi poursuit, sans que le géant qui le précède lui adresse une seule parole. Au bout de plus de huit cents marches, ils arrivent enfin dans une grande salle éclairée par un nombre infini de flambeaux. Tous les