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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/179

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sans supplier son père de ne plus l’entraîner aux autres ; il n’était plus temps, Sanders qui, comme je vous l’ai dit, n’avait pas les mêmes raisons que sa fille pour résister aux appâts d’Oxtiern, s’y laissa prendre avec facilité ; il y avait eu des conversations secrètes entre la Scholtz, le sénateur et le colonel, on avait achevé d’éblouir le malheureux Sanders, et l’adroit Oxtiern, sans jamais trop se compromettre, sans-jamais assurer sa main, faisant seulement appercevoir qu’il faudrait bien qu’un jour les choses en vinssent là, avait tellement séduit Sanders, que non-seulement il avait obtenu de lui de se refuser aux poursuites d’Herman, mais qu’il l’avait même décidé à quitter le séjour solitaire de Nordkoping, pour venir jouir à Stockholm du crédit qu’il lui assurait, et des faveurs dont il avait dessein de le combler.

Ernestine qui voyait bien moins son amant depuis tout cela, ne cessait pourtant de lui écrire ; mais comme elle le connaissait capable d’un éclat, et qu’elle