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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/37

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de deux heures, Rodrigue a vaincu tous ses ennemis.

Tyran, lui crie l’organe qu’il entendait par fois, jouis de tes derniers lauriers, les succès qui t’attendent en Espagne ne seront pas aussi brillans que ceux-ci ; les destins du sort sont remplis, les trésors de la caverne sont à toi, mais ils ne serviront qu’à ta perte. — Eh quoi ! je n’aurai triomphé que pour être vaincu ? — Cesse de vouloir sonder l’éternel, ses décrets sont immuables ; ils sont incompréhensibles ; sache seulement que les prospérités inattendues, ne sont jamais pour l’homme que les pronostics certains de ses malheurs.

La caverne s’ouvre, Rodrigue y voit des millions. Un léger sommeil s’empare de ses sens, et quand il se réveille il se trouve à la porte de la tour enchantée, au milieu de toute sa cour, et de quinze fourgons chargés d’or. Le monarque embrasse ses amis ; il leur dit qu’il est impossible à l’homme d’imaginer tout ce qu’il vient de voir ; il leur demande combien il y a de tems qu’il