Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est absent d’eux. Treize jours, lui répond-on. Ô juste ciel ! dit le roi, il me semble qu’il y a plus de cinq ans que je voyage. En disant cela, il s’élance sur un andalous, et s’éloigne au galop pour regagner Tolède ; mais à peine est-il à cent pas de la tour, qu’un coup de tonnerre se fait entendre ; Rodrigue se retourne ; et voit ce monument antique emporté comme un trait dans les airs ; le roi n’en vole pas moins vers son palais ; il était tems, toutes les provinces soulevées ouvraient déjà les portes de leurs villes aux mores. Rodrigue lève une armée formidable, marche à sa tête aux ennemis, les rencontre auprès de Cordoue, les attaque, et là, se livre un combat qui dura huit jours… combat le plus sanglant sans doute qui se fût jamais vu dans les deux Espagnes ; vingt fois la victoire inconstante promet ses faveurs à Rodrigue, vingt fois elle les lui enlève cruellement. Sur la fin du dernier jour, au moment où Rodrigue ayant rassemblé toutes, ses forces, va peut-être fixer sur lui les lauriers, un héros se présente,