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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/95

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le soin des armes. — Antonio est ici ? — il vous a vu, madame, il a surpris vos coupables amours, il en a poignardé l’objet… Urbain n’est plus ; l’évanouissement où vous a plongé la honte et le désespoir, vous ont sauvé la vie, vous ne devez qu’à cette seule cause de n’avoir pas suivi votre amant au tombeau. — Camille, je ne t’entends pas, un trouble affreux s’empare de ma raison… je sens que je m’égare… aie pitié de moi, Camille… qu’as-tu dit ?… qu’ai-je fait ?… que veux-tu me persuader ?… Urbain mort… Antonio dans ces lieux. Ô ! Camille, secoure ta malheureuse maîtresse… et Laurence à ces mots s’évanouit.

Elle r’ouvrait à peine les yeux, que Charles et Antonio entrent dans son appartement ; elle veut se précipiter aux genoux de son mari. Arrêtez, madame, lui dit froidement Antonio ; ce mouvement dicté par vos remords, est loin de m’attendrir ; je ne viens pourtant point en juge prévenu, vous condamner avant de vous entendre, je ne prononcerai