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Page:Saint-Point - L’Orbe pâle, 1911.djvu/141

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J’AI un gros coquillage, volé au fond de la mer. J’ai un gros coquillage mais il ne m’émeut pas.

Seulement, lorsque je serai loin, loin de la mer que j’aime et que je possède aujourd’hui, je prendrai le coquillage, je le serrerai tout contre mon oreille. Et en entendant la rumeur des flots, dont le gros coquillage sonore pour les avoir entendus garde mystérieusement la musique, mon cœur éperdument battra, et mon rêve très haut s’essorera.