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Page:Saint-Point - L’Orbe pâle, 1911.djvu/142

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CE matin, sous le soleil, dans le sable incolore et terne, à l’ombre, toutes les pierreries de l’univers étincelaient. Mes yeux ont possédé tous ces joyaux, et au delà des gemmes connues, des infinités de pierreries plus multiplement colorées et brillantes.

Ô soleil ! grand dispensateur de chimères, c’est à ton image que les hommes créèrent leurs dieux, et mon désir alimenté de mes rêves est ton fils et ton semblable.

Sous mon soleil, qui ne s’efface jamais devant l’astre lunaire et pâle, je possède toutes les pierreries de l’univers et les gemmes inconnues.