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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/256

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CLASSES)


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RURALES (CLASSES)


l’exception seulement des très grandes fermes nobles. Dans les provinces occidentales, les ’fermes nobles et les fermes paysannes ordi- ’naires ont en même temps diminué en nombre. Plus tard, les fermes intermédiaires entre les HittcrQùter et les fermes paysannes, c’est-à-dire les fermes de l.’iO hectares et au- dessous, ont particalièrementsouffert  ; leurs possesseurs doivent payer plus cher la main- d’œuvre, et en même temps la valeur des produits a baissé. Les très grandes fermes, grâce aux avantages particuliers qui résultent de l’emploi des machines et du capital sous d’autres formes, ontmieux résisté. La plupart des ouvriers, dans l’est de l’Allemagne, ne possèdent aucune terre.

Dans le nord-ouest de l’Allemagne, ce qui constitue la règle, ce sont des fermes paysannes relativement grandes. Dans le Slesvig et le Holstein, les fermes paysannes de 20 à 100 hectares couvrent 61 p. 100 de la superficie, et si l’on déduit les districts des grandes propriétés du Holstein oriental et du Slesvigdu sud-est, laproportiondevientencore beaucoup plus considérable  ; le Slesvig danois du Nord ainsi que le Ditmarsch holsteinois et la Marsch frisonne du Slesvig occidental sont aussi réputés pour leurs riches paysans  : ce n’est que dans le centre, pays de landes, que l’on trouve des paysans plus pauvres. Cette classe de paysans puissants se retrouve dans le Hanovre, l’Oldenbourg, la Westphalie, le Brunswick, le Schaumbourg hessois et dans les petites principautés des deux l.ippe et de Waldeck. A l’ouest du Weser, règne le régime des fermes séparées  ; à l’est de ce fleuve, il existe des villages, mais, ainsi qu’il est expliqué dans l’article Colonisation ancienne en villages ou fermes séparées, chez toute la race bas-saxoime, la non-division des fermes paysannes en cas d’héritage est la règle. Les tableaux statistiques sont, sous ce rapport, moins significatifs, car on les donne en tenant compte des divisions politiques, qui ne coïn- cident pas avec les divisions des races, ni avec celles de l’histoire économique  ; en Westphalie, par exemple, ils ne signalent pas la ditrérence qui existe entre les districts de droit franconien, où s’est produit un morcelle- ment considérable, et les districts qui ont suivi l’ordinaire coutume saxonne de main- tenir les fermes indivisées  ; ils n’établis- sent pas une distinction pour la Marsch fri- sonne de l’Oldenbourg, où la coutume du partage égal entre les enfants et la fertilité du sol ont fait descendre la moyenne de la ferme paysanne à 8 hectares, tandis que dans l’ancien Oldenbourg, le soi-disant Meyerrecht défendait le partage des terres et assurait, par conséquent, la conservation de


fermes paysannes d’une moyenne bien plus considérable etcfae là, comme dans le district voisin de Munster, les fermes de première classe couvrent un cinquième du sol. Dans la partie méridionale de l’ancienne Basse-Saxe, l’existence d’un certain nombre de <i biens de chevaliers » s’explique par la situation de magistrats faite aux anciens soigneurs, Gerichtsherren. On peut dire presque sans exagération que chaque contrée a son régime particulier, créé non seulement par l’ancienne origine du peuple, mais aussi par la légis- lation bigarrée de ces territoires qui ont été si divisés jusqu’à l’époque contemporaine. La Saxe royale est, pour la plus grande part, morcelée comme l’Allemagne occidentale  ; mais une partie en est, comme celaalieu pour la Saxe-Altenbourg orientale, plus particu- lièrement un pays de grandes fermes paysan- nes. La Marche palatine de Brandebourg, Kurmark, ainsi que, plus au nord, le petit Lauenbourg et comme aussi la Thuringe sont, sous plusieurs rapports, des pays de transition entre les divers systèmes. Dans tout le nord de l’Allemagne, la culture du grain, l’élevage et l’industrie laitière sont les branches les plus importantes de l’agriculture et sont, comme la culture de la betterave à sucre, tout à fait convenables pour la distribution des terres en fermes d’une certaine étendue. Dans le sud et le centre de V Allemagne, la situation ressemble beaucoup plus à celle de la France, et nous avons déjà expliqué d’ailleurs comment elle est une conséquence de l’origine de la société rurale et de l’ancien morcelle- ment des villages. Dans la Prusse rhénane, le Hesse-Nassau, la liesse, l’Alsace et la Lorraine, le Wurtemberg et le grand-duché de Bade, les petites fermes de 2 à o hectares exclusivement couvrent de 21 à 29 p. 1 00 de la superficie et comptent pour 17 à 29 p. 100 dans le nombre total des exploitations rurales, tandis que pour toute l’Allemagne, elles ne couvrent que 10 p. 100 de la superficie et ne comptent que pour 19 p. 100 dans-le nombre total de ces exploitations  : les fermes de o à 20 hectares couvrent de 36 à 44 p. 100 delà superficieet comptentpour 13 à 18p. 100 contre 29 et 18 pour toute l’Allemagne. Les deux classes ensemble, y compris les terres nombreuses au-dessous de 2 hectares, cou- vrent de 79 à 89 p. 100. Il n’y a le plus souvent que très peu de grandes fermes de 100 hec- tares et au-dessus  ; dans le duché de Bade par exemple, il n’y en a que 680, dont 2i)7 seulement sont afTermées  ; elles couvrent 1 ,8 p. 100 de la superficie  ; dans le Wurtemberg, elles en occupent 2,8 p. 100  ; dans la Bavière, 2,3 p. 100  ; dans l’Alsace-Lorraine, 1,7 p. 100. En général, le morcellement n’augmente pas.


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