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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/265

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lucncc le doniaino du bùtail et régnent les rois de bétail avec leurs cow-boys  ; c’est une zone d’une longueur de liJOO milles anglais et parfois aussi, au moins jadis, d’une égale étendue de l’Kst à l’Ouest. C’est l’élevage du bétail qui a occupé les plus grands domaines à l’époque même, antérieure à l’introduction des tramways élcctri(|ues, où les chevaux ren- daient un revenu peut-être encore plus con- sidérable. Les moutons, au contraire, dans ces contrées, étaient plutôt l’atraire d’exploi- tations plus petites et gérées, le plus souvent, par des propriétaires. L’élevage du bétail commenea lorsque les chemins de fer trans- continentaux eurent chassé les buffalos et les Indiens :aujouririiui,il tend à se restreindre sous l’eil’orl dfs farmers ({ui exploitent des terres d’après les méthodes ordinaires d’occu- pation. Si l’on étudie les cartes si intéres- santes du dernier recensement américain, c’est dans les contrées d’élevage que l’on trouve les plus grandes exploitations, non seulement dans la zone aride, mais encore, dans une certaine mesure, surles prairies. Ou exploite les terres le plus souvent sans qu’il soit nécessaire de les posséder et même san> les louer comme cela se fait en Australie et au Canada. 11 y a encore des exploitations relativement considérables dans la zone des plantations de coton. Plus vers le Nord, les fermes de froment ont une moyenne un peu plus élevée que celles de mais, lequel demande plus de soins.

Dans la zone aride, les irrigations per- mettent la constitution de très petites fermes de beaucoup de valeur, cultivant les légumes et les fruits. Eu Europe, certaines formes d’élevage demandent plutôt des fermes d’une étendue médiocre, lien est ainsi, parexemple, pour l’élevage du cheval jutlandais, pour celui d’Oldenbourg ou pour celui du Perche. Dans ces régions, les paysans peuvent, con- trairement à ce que font les grands éleveurs, et sans nuire au cheval, l’employer dans son jeune âge. L’élevage des moutons à viande est, plus que celui des moutons à laine fine, l’afTaire des frimes ordinaires. La fabri- cation des fromages, notamment des fromages les plus recherchés, est aussi, plus que celle du beurre, l’œuvre de petits fermiers. Les exploitations de laiterie ordinaires sont de même de moindre étendue que celles de froment.L’emploi des machines, desmachines à vapeur, par exemple, est un avantage des grandes fermes, qui pousse à cultiver certaines plantes, comme les betteraves à sucre, sur une grande échelle. Cependant, pourles fermes à grain, ou pourles betteraves à sucre, l’éco- nomie résultant de l’emploi des forces de la famillepeut souvent plusquecompenser l’éco-


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nomie due aux machines et aux procédés plus rationnels de très grandes fr’rmes. Des asso- ciations ou autres combinaisons permettant d’utiliser les machines peuvent aus^i donner aux plus petits cultivateurs, notamment pour la laiterie, les avantages que possèdent les grandes exploitations. Pour l’engraissement, les cultivateurs moyens ont des avantages comparativement aux plus grands. Pour la culture en général, les plus petites terres, cul- tivées par les ouvriers pendant leurs loisirs, sont souvent celles qui, en fait, coûtent le moins de toutes. Le sol plus léger est plus facile à cultiver par grandes étendues qu’un sol plus argileux  ; mais, d’autre part, le pre- mier est souvent plus adapté à une cultun  ; intensive, le second, plutôt fait pour la cul- turedu grain. La situation prèsdes villes rend possible une culture (jui ne le serait pas à des distances plus considérables. D’autre part, les chemins de fer et autres moyens de com- munication font aussi, sous ce rapport, des merveilles. C’est le développement des moyens de communication qui a directement créé les cultures américaines modernes.

Autant, cependant, que les conditions naturelles, il faut compter comme influençant la distribution des terres, la possession de capitaux et la caparité personnelle. Nous cite- rons, par exemple, les éléments qui ont rendu possible le développement subit de l’élevage américain par des Américains ou par des Écossais, appartenant souvent à de bonnes familles et capables de concentrer de grands capitaux. On peut aussi comparer aux farmers anglais les cottiers irlandais ou ceux de la Galicie et de la Bukovine ou les paysans russes. Pour les dernières classes, l’impossibilité où ils sont de se déplacer est souvent une des causes principales qui les retiennent au sol  ; mais elle disparait, d’autre part, avec le développement des chemins de fer et avec le progrès général. Enfin certaines formes de propriétés, d’ailleurs moins mo- tivées, ont leur raison d’être, comme formes de transition entre les classes ou comme étant utiles pour la composition de certaines fortunes ou l’emploi de certaines capacités. Quelle que soit l’influence des circons- tances extérieures, c’est cependant à Vétat social fjénèral qu’il faut revenir pour bien comprendre la situation de la classe rurale et la distribution des cultures. Comparez, par exemple, les États-Unis et les autres colonies anglo-saxonnes, avec leurs farmers appartenant presque tous à une classe moyenne, à la Russie, à la Roumanie, à lAndalousie ou à la Sicile. C’est surtout le caractère de la population qui fait la diffé- rence, non seulement entre le bien-être, d’un


RURALES (