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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/122

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lui aura mangé une caille, vous direz que cela est bien, puisque Pollion et le clément empereur Auguste le firent. Si un Blanc fait arrêter la croissance de quelques-uns de ses esclaves, allonge leurs têtes, tourne leurs membres, s’amuse en un mot, à les façonner en monstres de fantaisie, vous direz que cela est très-bien, par la raison que Caligula le fit, et vous ajouterez d’un air triomphant : « L’esclavage moderne est plus doux que l’esclavage antique ; on n’immole plus les esclaves sur la tombe de leurs maîtres[1]. »

Ils justifient le crime par le crime : logique de bêtes féroces !

M. Montlosier avec son pesant dogmatisme, n’a pas craint de dire : « L’esclavage doit être c’est une des misères infligées à l’humanité à cause du péché du premier homme[2]. » Heureusement celui-là est mort. Oh ! les sophistes ! les sophistes, corrupteurs de peuples ! Vous verrez que, si quelque nation s’avise, un jour ou l’autre, d’égorger ses

  1. M. Mollien, mémoire déjà cité.
  2. Séance de la chambre des pairs, 11 juin 1837.