Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/44

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mante. Je n’avais qu’un miroir à leur montrer, c’était probablement ce qui pouvait leur faire le plus de plaisir. L’une insista pour amener sa mère, une autre sa sœur, afin de voir la figure de celle qu’elle chérissait le plus réfléchie à côté de la sienne propre, ce qui semblait leur causer une satisfaction extrême, car en voyant l’image répétée dans le miroir, elles embrassaient à plusieurs reprises l’objet de leur affection. Une femme très-jeune et de la physionomie la plus intéressante, ayant obtenu la permission d’apporter son enfant, revint un instant après en le tenant dans ses bras ; elle était réellement transportée de joie ; des larmes lui coulèrent le long des joues quand elle aperçut le visage de l’enfant dans le miroir, et le bambin frappait des mains en signe du contentement qu’il éprouvait, en se voyant dans la glace[1] ».

« Si dans cet endroit ou dans toute autre

  1. Voyages et découvertes dans le nord et les parties centrales de l’Afrique, par le major Denham, le capitaine Clapperton et feu le docteur Oudney, 1824, ch. 3.