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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/137

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L’emploi des mesures que nous proposons, avec la timidité qui convient à nous doutes, corrigera ce qu’elle pourrait avoir de trop acerbe, de trop humiliant ou de dangereux. — Souvent les meilleures institutions sont gâtées par la manière dont les hommes en font l’application.

Nous ne voulons point de mal aux blancs, nous ne voulons que la liberté des noirs.

C’est par la haine du despotisme que nous écrivons ; ainsi nous ne saurions désirer, pour sauver les esclaves, que leurs maîtres devinssent esclaves à leur tour d’un pouvoir tyrannique.

De la fermeté, mais point d’injustice !

C’est alors seulement que les colonies auront refusé notre médiation qu’il s’agira de décider si elles valent la peine d’y être contraintes par la force, ou s’il faut les abandonner à leur folie, en déclarant aux esclaves que nous les faisons libres par le seul fait de cet abandon. — Quand les colons auront déclaré qu’ils ne veulent pas de notre loi juste et humaine, quand ils auront pris les armes pour la repousser, comme ils prétendent faire à la Jamaïque et à Maurice, alors nous serons autorisés à nous jeter au milieu d’eux en criant : Place ici pour la liberté ! place à d’autres, hommes avares et sanguinaires ! le temps est venu. Esclaves ! la France brise vos chaînes, à vous d’être maîtres, à vous l’indépendance ! « Et