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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/15

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être changé ; d’ailleurs, comme le dit fort bien M. J.-B. Say, « il ne s’agit pas uniquement de savoir pour quel prix on peut faire travailler un homme, mais pour quel prix on peut le faire travailler sans blesser la justice et l’humanité. Ce sont de faibles calculateurs que ceux qui comptent la force pour tout et l’équité pour rien. Il n’y a de manière durable et sûre de produire que celle qui est légitime, et il n’y a de manière légitime que celle où les avantages de l’un ne sont pas acquis au dépens de l’autre. Cette façon de procéder est la seule qui n’ait point de fâcheux résultats à craindre, et les événemens qui se succèdent me donneraient trop d’avantages si je voulais mettre en parallèle le déclin et les désastres des pays dont l’industrie se fonde sur l’esclavage, avec la prospérité de ceux où règnent les principes libéraux. »

On voit déjà que nous nous trouvons souvent en contradiction absolue avec nos réfutateurs ; il reste à savoir qui s’est trompé.

Peut-être n’y a-t-il de différence entre leur vérité et la nôtre que par rapport au lieu, et c’est pour cela que dans notre première publication[1], nous avons simplement traité le fait et le droit, nous abstenant de citer des exemples de la barbarie exercée encore aujourd’hui envers les esclaves, dans

  1. Des Noirs. (Revue de Paris, 2e N° du tome 20.