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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/79

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sertations médicales, les plus sublimes raisonnemens psychologiques, des Cuvier, des Spurzheim, des Virey, pour démontrer l’infériorité des noirs d’après la dépression de leur cerveau ou la structure de leurs os, viennent échouer contre les récits des voyageurs que nous avons cités ; et s’il faut des noms pour combattre des maîtres, nous leur opposerons les Brissot, les Grégoire, les Clarkson et les Trotter, personnages aussi de science profonde et respectable, dont la parole protectrice de note opinion suppléerait seule à tous nos efforts.

Je ne sais si M. X.-B. Saintine a voulu se moquer de ces superbes anatomistes qui condamnent fièrement toute une espèce d’hommes, sur la conformation plus ou moins régulière de leurs yeux ou de leur cervelet ; mais il est certain qu’il a fait une excellente critique de ces hauts docteurs, dans son histoire de la société antédiluvienne. À son dire, il y avait déjà une armée et une potence en Éthiopie, (les deux derniers degrés de la perfection sociale, à mon avis,) que les blancs étaient encore sauvages. Or, il raconte que les savans et les philosophes d’Auxuma discutèrent pour savoir si un blanc, que des voyageurs avaient amené dans cette ville, était bien un homme, et le reconnurent pour tel avec un empressement qui fait beaucoup d’honneur à