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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/114

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MÉMOIRES D’UNE CHANTEUSE ALLEMANDE


dans ma chambre qu’il se mit déjà à renifler près de moi. Je l’avais déjà remarqué auparavant, mais sans y prendre garde, car ma tante l’appelait aussitôt et le prenait sur ses genoux. Je n’eus pas besoin de longs préparatifs pour arriver à ce que je voulais apprendre. À peine étais-je couchée sur le sofa, je lui laissai libre accès et il me rendit aussitôt les mêmes services qu’à ma tante. Décors et formes le déroutèrent au début. Il devint comme il était la veille au soir avant de chercher ses puces. Je ne pouvais que me réjouir de cette découverte. J’ai connu toutes les variétés des jouissances secrètes et je ne mens pas en disant que cette caresse d’un chien, si elle ne se fait pas trop violente, est la plus agréable de toutes, quoique incomplète. La plus agréable, parce que l’on reste soi-même complètement inactive et que l’on peut s’abandonner à son imagination, plus que durant toute autre pratique. Incomplète, parce qu’un assouvissement complet ne peut jamais avoir lieu. La caresse d’un animal ne s’accélère pas, ne s’anime pas, ne devient pas plus expressive, elle reste également agréable, chaude et humide. J’étais très curieuse de savoir combien je supporterais une telle excitation : cela dura un bon quart d’heure. Il y avait donc de quoi me réjouir de la découverte.

Puisque j’ai pu surmonter ma honte, je dois vous faire un autre aveu, que je pensais bien ne jamais faire à personne. Vous avez ma parole et je la veux tenir. Le chien se dressa contre ma jambe et commença selon sa nature. Espiègle comme je le suis,