par semaine au plaisir solitaire, aussi voluptueux
soit-il, des faiblesses corporelles et des maladies s’ensuivraient.
Si elle se confiait à l’amitié intime d’une
amie sans être auparavant assurée de sa discrétion,
elle aurait toutes sortes d’ennuis. Si elle permettait à
un jeune homme qui ne veut pas l’épouser toutes
sortes de faveurs, et cela sans être sûre de ses sens,
elle se rendrait malheureuse pour toute la vie ! La
lecture des livres voluptueux et infâmes est très dangereuse
pour les jeunes filles ! J’ai eu plus tard toute
une collection de ces livres et connais par expérience
l’impression qu’ils font. Les Mémoires de M. de H… ;
les Galanteries des abbés ; la Conjuration de Berlin ;
les Petites histoires, de Alihing ; les Romans priapiques
en allemand ; le Portier des Chartreux ; Faublas ;
Félicia ou Mes Fredaines, etc., en français, sont
de véritables poisons pour les femmes non mariées.
Tous ces livres racontent la chose d’une manière
attrayante, excitante, mais aucun ne parle des suites,
aucun ne met une jeune fille en garde contre l’abandon
trop complet à l’homme ; aucun ne décrit les
remords, la honte, la perte de l’honneur et les douleurs
physiques qui peuvent arriver. C’est pourquoi
le mariage est une institution excellente que chaque
homme raisonnable doit défendre. Sans le mariage,
les désirs sensuels feraient des hommes des bêtes
sauvages. Ceci est ma conviction, bien que je ne me sois
pas mariée. Une actrice n’ose pas avoir des liens. Elle
ne peut être à la fois ménagère, mère de famille et
l’idole du public. Je sens que je serais une épouse
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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS