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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/22

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MÉMOIRES D’UNE CHANTEUSE ALLEMANDE


rouler les boucles autour des doigts. Mais je ne soupçonnais pas alors tout ce qui sommeillait encore dans cet endroit. Habituellement je fermais les cuisses sur la main et je m’endormais dans cette pose.

Mon père était un homme sévère et ma mère un exemple de vertu féminine et de bonne tenue. Aussi les honorais-je beaucoup et les aimais-je passionnément. Mon père ne badinait jamais et, en ma présence, il n’adressait aucune parole tendre à ma mère.

Ils étaient tous les deux très bien faits. Mon père avait environ quarante ans, ma mère trente-quatre.

Je n’aurais jamais cru que sous un extérieur si sérieux et des manières si dignes se cachaient tant de sensualités secrètes et un tel appétit de jouissance.

Un hasard me l’apprit.

J’avais quatorze ans et je suivais l’enseignement religieux pour ma confirmation.

J’aimais notre pasteur d’un amour exalté, ainsi que toutes mes compagnes.

J’ai souvent remarqué, depuis, que l’instituteur, et, tout particulièrement, l’instructeur religieux, est le premier homme qui fait une impression durable dans l’esprit des jeunes filles. Si son sermon est suivi et s’il est un homme en vue dans la commune, toutes ses jeunes élèves s’entichent de lui. Je reviendrai encore sur ce point, qui se trouve sur la liste de vos questions.

J’avais donc quatorze ans, mon corps était complète-