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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/127

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« La marche est belle, quoique peu originale, largement dessinée et produit l’effet voulu par le poète et le compositeur… » À un assez bel ensemble choral : Un ange nous vient apparaître, succède un effroyable déchaînement de sons discordants qui constitue le finale du second acte… » Dans le chœur des pèlerins, « le motif se développe et s’épanouit dans un crescendo d’un très bel effet. La prière d’Elisabeth forme encore un chant vague et inarticulé, une sorte de prose liturgique qui semble n’appartenir à aucune tonalité précise, mais dont la couleur générale et le caractère semi-religieux ne me déplaisent pas. C’est dans cette scène et dans l’hymne du soir que chante Wolfram aussitôt après, que M. Wagner me semble avoir le mieux réussi à réaliser cette mélodie flottante qui se dégage lentement, vous enveloppe comme d’un nuage de poésie et vous communique une émotion calme, mais élevée et noble. »

Les partisans de Wagner sont fort maltraités. — « Il y a dix ans que nous combattons ici les doctrines funestes propagées par M. Wagner et ses partisans, qui sont pour la plupart des écrivains médiocres, des peintres, des sculpteurs sans talent, des quasi-poètes, des avocats, des démocrates, des républicains suspects, des esprits faux, des femmes sans goût, rêvasseuses de néant, qui jugent les beautés d’un art de sentiment qui doit plaire à l’oreille avant de toucher le cœur, à travers un symbolisme creux et inintelligible. »

Le critique de la Revue contemporaine, Wilhem,