Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/224

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rique, venus là de tous les pays eu pèlerinage. Parmi les Français se trouvaient Mme Judith Gautier, M. Armand Gouzien, le pianiste Alph. Duvernoy, M. Ernest Guiraud, l’auteur applaudi de Piccolino.

La presse parisienne avait délégué à ces représentations un certain nombre de correspondants. Ces rédacteurs devaient, semble-t-il, être choisis parmi les écrivains familiers avec les théories de Wagner, parmi les musiciens compétents. Ainsi le Temps s’était fait représenter par M. Weber, le Gaulois, par M. Catulle Mendès, l’Estafette, par M. Camille Saint-Saëns. Cependant, des critiques bien connus depuis longtemps comme admirateurs de Wagner, MM. Joncières et Ad. Jullien, n’avaient pas réclamé cette mission ; la Liberté, le Français se contentèrent d’insérer des dépêches. Bien des journaux ne daignèrent même pas parler de ces fêtes artistiques, par économie sans doute[1], le prix d’entrée aux quatre représentations consécutives ayant été fixé à 300 marks (400 fr.). Cette raison pécuniaire me semble plus décisive que le motif d’abstention invoqué par le Rappel.

Ce journal déclara qu’il n’enverrait pas de cor-

  1. Dans le XIXe Siècle, non content de cette économie, Edmond About, perdant toute mesure, écrivit ces lignes injurieuses et brutales : « Cet Hervé sans esprit, sans gaieté et sans mélodie, ce perturbateur assommant et glacial, est devenu, sans dire pourquoi, l’ennemi rampant de la France. Après s’être longtemps engraissé de nos croûtes, il est venu en 1870 dans les fourgons de M. de Moltke, nous donner le coup de pied du maestro. »