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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/91

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de lumière croissant avec une telle rapidité que les nuances fournies par le dictionnaire ne suffiraient pas à exprimer ce surcroît toujours renaissant d’ardeur et de blancheur. Alors, je conçus pleinement l’idée d’une âme se mouvant dans un milieu lumineux, d’une extase faite de volupté et de connaissance et planant au-dessus et bien loin du monde naturel[1]. »

M. Champfleury, l’un des partisans les plus chaleureux du compositeur si discuté, lui avait dit avant ses concerts du Théâtre-Italien : — « Si vous triomphez du premier coup, je me tais, vous n’avez pas besoin de moi. Si vous êtes attaqué, je mets ma plume à votre service. » Il jugea sans doute nécessaire d’entrer dans la mêlée, puisqu’il fit paraître une brochure sur Wagner, qui, traduite en allemand, fut aussitôt publiée à Leipsig, par l’éditeur Schubert. (Richard Wagner in Paris, von Champfleury, 1860).

Cette brochure[2] comprend une série de propositions sans lien entre elles. L’auteur déclare par exemple, sans doute pour rassurer ses lecteurs, que la musique de Wagner n’est pas de la musique imitative.

« Si Wagner se rattache à la grande école de Mozart et de Beethoven, c’est par la simplicité de l’orchestration. Le bruit qui a égaré tant de compo-

  1. Richard Wagner et Tannhœuser, extrait de la Revue européenne, plaquette in-12, Dentu, 1861.
  2. Richard Wagner, par Champfleury, plaquette in-8o, Bourdilliat, 1860.