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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/71

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IX


Les hommes ont dressé les meules sur les aires ;
Et dans la paix du jour, qui fleurit de la terre,
Les amandiers montent la garde en souriant.
On dirait, au soleil, des palais d’Orient
Qui pourraient contenir des armées écarlates.
La plaine est un vaisseau dont les flancs roux s’écartent
Pour déposer, plus tôt, sur les rives du blé,
L’amour de ce ferment qui s’est amoncelé.
C’est la fin de l’été. La vendange apaisée
Ne laisse qu’une odeur de grappes écrasées.
Dans l’air que le vent presse entre ses bras fuyants
Tout est pur, tout est calme et tout est confiant.