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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/394

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des séances

Beyssat, près Brioude.

Dans le courant de juillet dernier, mon poulailler a été décimé par la maladie. Sur quarante-quatre bêtes, vingt-cinq ont succombé, en quelques jours. Cette mortalité ayant attiré mon attention et, peu satisfait de cette explication que ma volaille avait le choléra des poules, j’ai tenu à en connaître le genre et, si possible, la cause.

Je me suis adressé à M. Giraud, vétérinaire à Brioude. Je lui remis une des victimes dont il fit l’autopsie et qu’il examina avec une attention très minutieuse. Guidé par les leçons de M. Pasteur, il reconnut, comme ce savant praticien, au moyen de vers grossissants, une multitude de vibrions dans le sang. Comment ces infusoires s’y sont-ils introduits, il ne le sait pas non plus ; mais, maître de cette donnée, il me conseilla d’introduire dans la pâtée donnée à la volaille, pendant la durée de la maladie, deux grammes de sulfate de soude par tête, en réduisant cette quantité à un gramme en fin du traitement. Il me recommanda de faire enlever soigneusement, tous les quatre ou cinq jours, le fumier du poulailler, de le tenir rigoureusement propre et d’en laver le sol et les perchoirs avec de l’eau additionnée d’acide sulfurique dans la proportion de dix grammes par litre d’eau. Pour le désinfecter plus complètement, j’ai eu le soin d’y répandre pendant plusieurs jours du chlorure de chaux.

Ce mode de traitement a réussi ; le mal a disparu. Je le commençais le 15 juillet, le 25 la maladie était moins intense, la mortalité moins grande, quelques volailles atteintes guérissaient et le 10 août la dernière victime succombait sans que sa mort fût précédée des signes extérieurs qui avaient révélé le mal chez ses congénères. L’animal atteint devient triste, ne mange plus, se soutient à peine ou marche péniblement, l’œil est morne, la crête devient noire.

La basse-cour de la ferme dans le voisinage de la mienne a été atteinte à son tour, la maladie étant de sa nature contagieuse, les ravages y ont été aussi grands, le fermier n’ayant pas voulu d’abord appliquer le remède, se méfiant de tout ce que disent les médecins, qu’ils soient médecins pour les hommes ou médecins des bêtes. Sur soixante-dix têtes, il en a perdu cinquante. Cédant enfin