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HISTOIRE DU PARNASSE

complexe, ce me semble[1] ». Dans la même note Gabriel Vicaire publie son amusante satire, Les Déliquescences d’Adoré Floupette, qu’il présente à Coppée comme un Parnassiculet impressionniste[2]. Son Scherzo a été célèbre :


Si l’âcre désir s’en alla,
C’est que la porte était ouverte.
Ah ! verte, verte, combien verte
Etait mon âme, ce jour-là !

C’était, — on eût dit, — une absinthe,
Prise, — il semblait, — en un café,
Par un Mage très échauffé,
En l’Honneur de la Vierge sainte.


La parodie est-elle exagérée ? Vicaire dépasse-t-il la note dans ses Énervés de Jumièges ?


Ô Doux énervés,
Que je vous envie
Le soupçon de vie
Que vous conservez !

Pas de clameur vaine,
Pas un mouvement !
Un susurrement
Qui bruit à peine !

Autour du bateau
Un remous clapote ;
La brise tapote
Son petit manteau.


Cette parodie est la plus fidèle des images : Verhaeren s’extasie précisément devant les vers où Laforgue exprime « le coup de reins cassés » :


Je suis si exténué d’art.
Me répéter, quel mal de tête !…


Verhaeren trouve superbe « la détresse de ce cri[3] ». Alors nous avons le droit de trouver fort symbolique l’invocation aux Enervés :


Vous avez le flou
Des choses fanées,
Âmes très vannées,
Allant Dieu sait où !


  1. Léon Vanier, Les Premières armes du Symbolisme, p. 43-44.
  2. Cf. Monval, Correspondant du 25 novembre 1925, p. 586. — E. Raynaud, III, 115 sqq.
  3. Impressions, p. 164.