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Page:Spenlé - Novalis.djvu/234

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NOVALIS

Le dénouement approche. Le matérialisme est anéanti. « L’Inerte a de nouveau rendu l’âme », annonce Fable, « ce qui est vivant régnera ; il formera et utilisera l’inerte ». Mais il reste auparavant à ranimer la Nature, devenue languissante depuis l’immolation du Cœur, et à rétablir l’harmonie et la concorde dans l’Âme humaine, si profondément bouleversée. La première opération sera l’œuvre de la nouvelle physique romantique, et tout particulièrement du galvanisme. Le galvanisme avons-nous vu, c’est le phénomène révélateur de la vie ; — ce sera donc aussi la fontaine de jouvence d’où sortira ranimée la création. À cette résurrection nous allons assister à présent. À la suite d’une troisième et dernière demande, Fable obtient trois compagnons, parmi lesquels deux métaux, Or et Zinc, le jardinier du roi Arctur. « Si chez un animal fraîchement tué, on approche un morceau d’argent d’un ou de plusieurs muscles (par exemple des extrémités inférieures d’une grenouille) ou encore si on approche simplement le métal d’un liquide, d’une éponge mouillée qui communique directement avec ce muscle, — et si d’autre part on approche un morceau de zinc de la fibre nerveuse, qui se trouve organiquement et directement rattachée à ce muscle, — ou encore, comme tout-à-l’heure, si on l’approche d’un corps liquide, d’une éponge mouillée, communiquant directement avec cette fibre, — et si maintenant on met en contact immédiat les extrémités opposées de l’armature métallique, on voit se produire aussitôt des contractions violentes dans tous les muscles, qui sont traversés par les ramifications de la fibre nerveuse et compris dans la chaîne galvanique. »[1] De


    Il leur manque une organisation commune, un « corps » unique.

    « Noch seid ihr nichts als Seele,
    Nur Traum und Zauberei etc.

    Cependant, qu’elles pénètrent dès à présent dans la caverne et entraînent les trois Parques dans une sarabande effrénée :

    « Geht furchtbar in die Hœhle,
    Und neckt die heil’ge Drei »

  1. Ritter. — Beweis etc. op. cit., pp. 3-4.