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Page:Spenlé - Novalis.djvu/255

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CHAPITRE VI
LA RELIGION NATURISTE
ET LE CATHOLICISME POLITIQUE

LE CATHOLICISME POLITIQUE
LES « FLEURS ». — « FOI ET AMOUR. LE ROI ET LA REINE »


La Révolution française avait été acclamée en Allemagne par une élite d’idéologues : mais la pensée révolutionnaire ne pouvait pénétrer dans les masses populaires, trop arriérées encore et trop superstitieuses, — surtout dans les régions du Nord et de l’Est. » Dans toute la Saxe » écrivait Fichte au lendemain de la Révolution — » il n’y a pas eu peut-être d’endroit plus calme que Leipzig. Les paysans étaient très montés contre leurs seigneurs. Mais voilà bien un trait du caractère national : quelques régiments ont marché, un certain nombre de seigneurs ont fait quelques concessions et, à l’heure où j’écris ces lignes, tout est rentré dans l’ordre. Le paysan, qui seul aurait quelque chose à gagner au change, est trop peu éclairé, et les classes supérieures ne peinent qu’y perdre. »[1] Sans doute la jeunesse universitaire s’était d’abord laissée séduire par un certain « romantisme » révolutionnaire :

  1. J. G. Fichte’s Leben und literarischer Briefwechsel, par J. H. Fichte, 1862, I, p. 85.