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Page:Spenlé - Novalis.djvu/259

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LA RELIGION NATURISTE

Il nous a été impossible de trouver à ce sujet aucun témoignage précis. Cependant déjà dans sa philosophie de la nature on a découvert beaucoup d’éléments théosophiques et occultistes. Le cercle des physiciens romantiques qui entouraient Ritter rappelle, à s’y méprendre, par les préoccupations qui s’y faisaient jour et par les méthodes qu’on y préconisait, certains groupements secrets, se rattachant à l’ordre plus ou moins imaginaire de la Rose-Croix. Les deux fragments, qui se trouvent en tête du recueil d’aphorismes politiques de Novalis intitulé « Foi et Amour », semblent pareillement faire appel, dans le public des lecteurs, à des intelligences secrètes. « Lorsque dans une société nombreuse et mêlée — ainsi débute l’auteur — on veut s’entretenir avec quelques-uns seulement d’un sujet secret, et qu’on ne se trouve pas assis à côté d’eux, il faut parler une langue particulière… Il serait curieux de voir, si on ne pourrait pas s’exprimer dans la langue populaire et courante de manière à être compris de ceux-là seulement qui doivent comprendre. »[1]

Après avoir esquissé les intluences diffuses où cette œuvre doit être située, il nous reste à en examiner par le détail les intentions particulières, mieux apparentes, ainsi qu’à en noter les divers aspects.

En l’aimée 1798 le roi de Prusse Frédéric Guillaume II venait de mourir. L’avènement du jeune roi Frédéric. Guillaume III et de sa gracieuse épouse, la reine Louise, fut salué par une explosion unanime de loyalisme monarchique. Le jeune couple symbolisait aux yeux des populations les principes de la contre-révolution et aussi, — ce qui avait manqué au règne précédent. — le respect de la morale familiale, l’attachement religieux au foyer domestique. Si grandes furent les espérances, qu’une société berlinoise fonda une Revue, qui devait suivre le nouveau souverain pas-à-pas dans les annales glorieuses de son règne. Ce furent « Les

  1. N. S. II, 2, p. [numéro absent]