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Page:Spenlé - Novalis.djvu/369

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ÉPILOGUE

Novalis avait à peine écrit les premières pages de la seconde partie de Henri d’Ofterdingen, lorsque la maladie éminemment romantique, — la phtisie, — l’emporta en pleins rêves de gloire et d’hyménée. Jamais il ne s’était cru si sûr de son avenir qu’à l’heure où il était déjà mortellement frappé. En août 1800 il s’occupait activement de son mariage, lorsqu’il fut pris de crachements de sang. Une première crise, facilement conjurée, ne l’empêcha pas de quitter le foyer paternel pour se rendre à Freiberg, auprès de sa fiancée. Une nouvelle crise, plus aiguë, l’obligea de rejoindre Dresde et de se confier aux soins des médecins les plus expérimentés de cette ville. Inutilement du reste. Le mal était trop profond pour que l’art en pût triompher encore. Entre temps la mort était de nouveau entrée dans l’intérieur des Hardenberg : pendant l’automne de cette même année on avait rapporté le corps d’un jeune fils de douze ans, trouvé noyé dans la Saale. La mère ne sortait plus de sa rêverie mélancolique. En janvier 1801 le jeune poète à son tour rentrait mourant au foyer, accompagné de sa fiancée. Les dernières pages de son Journal présentent avec une intensité poignante tous les symptômes d’angoisse, de peur délirante et de croyance mystique, qui déjà s’étaient déclarés dans le cours de sa vie