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Page:Spenlé - Novalis.djvu/420

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NOVALIS DEVANT LA CRITIQUE

d’identifier le romantisme, pris dans sa source, avec le principe catholique et réactionnaire et si, à une phase postérieure de leur développement certains écrivains sortis de cette école se sont rapprochés de ce dernier principe, ce n’est point le seul fait d’être romantiques qui a déterminé chez eux cette tendance » (Allgemeine Litteraturgeschichte der Gegenwart, 1846, III, p. 148). Dans le romantisme l’auteur voit une renaissance de l’âme et de la poésie populaires et aussi un mouvement d’émancipation morale. Il insiste longuement à ce sujet sur la Lucinde de Schlegel et sur les Lettres confidentielles de Schleiermacher. Les romantiques ont été, dit-il, « les apôtres poétiques des droits de l’homme et de la morale hédoniste. (Die poetischen Aposlel der Menschenrechte und des Lebensgenusses) (Gesch. der Litter. der Gegenw., op. cit., p. 75). — Il eût été intéressant d’appliquer cette définition à l’œuvre et à la personne de Novalis. Malheureusement Mundt n’en fait rien ; il se borne à reprendre les traditionnels clichés, et assaisonne ces lieux communs de considérations métaphysiques aussi prétentieuses qu’incohérentes. Il nous est dit que Novalis était « pur centre, sans périphérie », qu’il s’est « sursaturé dans son centre intérieur », qu’il lui manquait l’énergie de « sortir vers la périphérie » et qu’« il n’a pu trouver une issue hors de lui-même que par la mort ». (op. cit. p. 120). D’autre part, l’auteur croit découvrir la clé de toute sa philosophie dans cet axiome, fondamental : « moi = non-moi » d’où se déduisent à la fois son panthéisme et ses aspirations catholiques (op. cit. p. 122). Il est impossible de tirer aucune notion claire de ces fumeuses élucubrations.

Cependant un autre groupe de jeunes auteurs dans le camp libéral avait engagé une vive polémique contre le romantisme : c’était le groupe des théoriciens radicaux, des néohégéliens d’extrême gauche. L’organe du parti ce furent d’abord les « Hallische Jahrbücher » fondés en 1838 par Arnold Ruge et Echtermayer. À partir du 12 octobre 1839 parurent dans cette Revue une série d’articles intitulés « Der Protes-