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Page:Spenlé - Novalis.djvu/421

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LES COURANTS D’OPINION

tantismus und die Romantik. Ein Manifest », auxquels avaient collaboré les deux auteurs et qui furent réimprimés plus tard dans les Œuvres complètes de Ruge (Arnold Ruge, Sæmmtliche Werke, Mannheim, 1818, I, p. 1 ss.). L’intention polémique, annoncée dans le titre même, se formulait nettement dès les premières lignes : « Le catholicisme à qui nous avons affaire est un tout autre catholicisme que celui d’antan ; le masque dont il se couvre, les armes dont il fait usage, toute sa tactique dans l’offensive et la défensive, montrent nettement qu’il ne s’agit pas de l’ancien catholicisme, du catholicisme pur et simple, qui renaîtrait aujourd’hui avec des forces nouvelles, mais qu’au contraire en cette masse confuse s’agitent des principes et des motifs tout-à-fait modernes qui, éclos au sein même du protestantisme, n’ont pas eu la force nécessaire pour se développer et pour mûrir en suivant le progrès naturel de cet idéal de culture et qui se sont ralliés extérieurement à l’adversaire, afin de nous accabler sous sa masse. » (Hattisdie Jahrbücher, Article du 14 octobre 1839).

En même temps les jeunes polémistes empruntaient à la philosophie de Hegel sa charpente doctrinale et accentuaient encore le contraste déjà nettement dessiné par le maître, entre la pensée classique et la pensée romantique. À l’humanisme classique, selon eux, correspond dans les temps modernes le rationalisme philosophique : tous deux, humanisme et rationalisme, affirment les éléments positifs de liberté et de progrès dans l’histoire de l’humanité ; tous deux tendent à une réalisation concrète de l’Idée dans le monde. Au christianisme correspond le romantisme moderne. « Le christianisme renonce au principe de l’humanisme : il transporte l’homme dans le ciel ou, ce qui revient au même, dans les abîmes insondables de la vie intérieure… Le christianisme n’est et ne veut être essentiellement que religion pure, c’est-à-dire une nostalgie, une aspiration intime vers l’idéal et la Vérité ; il ne se laisse réaliser ni comme art, ni comme philosophie, ni comme morale. Le christianisme en tant