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Page:Spenlé - Novalis.djvu/430

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NOVALIS DEVANT LA CRITIQUE

primait quelques-unes des aspirations les plus intimes, — c’était son œuvre lyrique et plus particulièrement ses poésies religieuses. « Oui, ces poésies — écrivait en 1850 Karl Barthel qui ne devaient être que les fragments d’un recueil de cantiques… ont inauguré dans l’hymnologie évangélique une époque nouvelle dont nous ressentons encore les effets. À une époque où l’hymne spirituelle avait été rabaissée jusqu’à n’exprimer plus que les lieux communs de la morale vulgaire et avait ainsi perdu tout contact avec la poésie, l’expression d’un sentiment si profond, si aimant, si pénétré de nostalgie a découvert de nouveau la source des émotions chrétiennes profondes… Et s’il faut reconnaître que certains de ces cantiques sont trop subjectifs pour pouvoir être chantés dans les églises… il n’en reste pas moins qu’ils apportent la fleur la plus délicate de la poésie chrétienne… » (Vorlesungen über die deutsche Nationallitteratur der Neuzeit, Gülerstloh, 1879, III, p. 15 s). — Les hymnes spirituelles devinrent — et sont restées jusqu’à aujourd’hui auprès d’une grande partie du public allemand — l’œuvre par excellence de Novalis. C’est d’elles que s’occupe principalement Julian Schmidt (Geschichte der deutschen Litteratur, Berlin, 1886, IV, p. 122 ss.) ; elles figurent dans presque toutes les anthologies et ont assuré le succès des éditions populaires des œuvres lyriques du poète, dont la première parut chez Reimer, à Berlin, en 1857 (Gedichte von Novalis, — Berlin, 1857). Ces hymnes constituent le fond populaire de l’œuvre de Novalis, — le fond sur lequel se sont appuyés, à une époque plus récente, les essais de réhabilitation, entrepris d’un point de vue religieux.

Parmi les écrits qui ont le plus contribué à préparer cette réhabilitation, il faut citer avant tout une étude de Dilthey sur Novalis, parue dans les « Preussische Jahrbücher (XV, p. 596 ss.) et l’ouvrage très documenté de Haym sur l’École romantique allemande (Die romantische Schule, ein Beitrag zur Geschichte des deutschen Geistes, Berlin, 1870). Ces deux auteurs se sont efforcés les premiers de