Aller au contenu

Page:Spenlé - Novalis.djvu/471

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
LES PROBLÈMES

lis ? « Si on m’objecte les sympathies catholiques si souvent reprochées au poète, je proteste énergiquement contre une pareille allégation, bien que ce ne soit pas le lieu ici (?) de m’étendre sur ce point. Celui qui sait distinguer entre le fond et la forme (?), ne fera pas grand cas de ces prétendues sympathies » (op. cit. p. 77). La réfutation, on le voit, se borne à une protestation « énergique » et à une distinction subtile entre « le fond et la forme ». On ne voit pas bien pourquoi l’auteur considère qu’il n’y ait pas lieu dans un article de revue religieuse de s’étendre plus longuement sur ce point.

Cependant le problème religieux soulevé par les Hymnes à Marie fut abordé plus directement d’abord par M. Dilthey. Il retrouve dans l’image de Marie simplement la figure spiritualisée de Sophie. « Des motifs religieux se présentèrent ainsi pour symboliser les rapports du poète avec la défunte… De cette expérience purement subjective le culte de Marie s’est dégagé comme un symbole mythologique tout-à-fait personnel » (Preussische Jahrbücher, op. cit. p. 610). — La réhabilitation religieuse de Novalis par la critique protestante fit un nouveau et un grand pas, lorsque l’auteur de la « Nachlese » découvrit, dans un fragment manuscrit du poète, que ces hymnes devaient être intercalées dans la suite projetée du roman de Henri d’Ofterdingen (Nachlese. — op. cit. p. 217). « Nous ne nous laisserons pas prendre notre Novalis, pas plus que notre Schleiermacher », écrivait M. Beyschlag, dans l’Introduction qu’il mettait en 1877 à un recueil de poésies lyriques de Novalis, et il reproduit victorieusement, en les développant encore, les raisons de la « Nachlese ». « Novalis avait composé des chants de pèlerins en vue de son roman Henri d’Ofterdingen : c’est dire qu’il exprimait dans ces chants non sa pensée à lui, mais la pensée de son héros » (Novalis Gedichte, herausgegeben von Willib, Beyschlag, Leipzig, 1886. « Einleitung », p. 29). L’auteur, il est vrai, quelques pages plus bas, constate que Henri d’Ofterdingen et Novalis ne font