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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/162

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filosofia nova

reau dans une des nouvelles de Restif de la Bretonne (tome 1 ou 2). L’impression fut délicieuse. J’en produirai une semblable, en brisant les fausses vertus qui retiennent nos passions. Tous les plaisirs qui ne nuisent point aux autres hommes. Les femmes par exemple. Hé, ayez des sérails de filles et de garçons et détrônez les tyrans. Faire aussi l’échelle des vertus suivant leur utilité. Préférer une du premier rang à deux ou trois du deuxième, à cinq à six du troisième, et ainsi de suite. Quand on chasse pour l’utilité il vaut mieux tuer un sanglier de deux quintaux à bout portant que quatre cents bécassines au vol.

*

h. Construire son âme de manière à ce qu’elle ait le plus grand bonheur possible dans la carrière que je prévois que je parcourrai. Je serai plus heureux et souvent moins vertueux. Voici le point où la religion est utile. Par exemple la haine des tyrans m’a rendu malheureux l’année dernière, je suis plus heureux cette année que je les hais moins. Hier j’ai lu la vie du divin Brutus (le deuxième). Elle m’a rendu ma haine pour les tyrans, et depuis hier je suis malheureux.

Les plaisanteries contre Cromwell ne me