Aller au contenu

Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
filosofia nova

Tout me faisait donc trouver du charme dans cette étude, mère et nourrice de douces rêveries.

Il n’en est plus ainsi du comique dans lequel j’entre. Je me dévoue à étudier des caractères essentiellement bas et ridicules. Il n’est pas étonnant que je ne m’échauffe point.

C’est l’amour de la gloire seul, qui peut me pousser à cette dissection repoussante :

Je serai de sang-froid. Mais c’est peut-être la seule disposition ou l’on puisse faire du bon comique. Dans le tragique on peint ou une grande passion, ou une action sublime inspirée par l’amour de la gloire, ou le plaisir à faire des choses utiles (ou Hermione demandant la tête de son amant Pyrrhus à Oreste, ou le vieil Horace disant : qu’il mourût). Dans le premier cas, l’amour de la gloire fait que je deviens moi-même l’homme passionné ; dans le deuxième je peins ma passion elle-même, l’amour de la gloire mise dans l’utile.

1. Dans le comique je peins ou une passion, comme le Métromane, le Joueur, l’Avare, etc.

2. Ou une passion habituelle, comme le Menteur, Cathos et Madelon. Ici, il y a deux cas différents : 1° ou le protagoniste sait bien quand il cède à la passion, comme