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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/226

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filosofia nova

Chevalier avait avec son frère d’armes, que chaque mari d’Italie a de nos jour avec le sigisbée de sa femme, que chaque chevalier avait avec sa dame, etc., etc.

Tous contrats qu’on ne pouvait enfreindre sans s’exposer à une peine.

À la première vue il me semble que la réunion des gens de bon ton de chaque siècle ne se charge de veiller qu’à ce que les lois ne régissent pas, de manière que dès qu’on fait une loi sur une faute, elle n’en parle plus, et que dès qu’on supprime une loi sur une faute elle reprend ses droits sur cette faute.

Me voici arrivé à la différence de la comédie dans les républiques ou dans les monarchies.

Cependant les gens du bon ton parlent aussi des crimes (ou cas qui par les lois doivent avoir une peine) mais il me semble que c’est par curiosité.

Curiosité est le plaisir qu’on a à connaître les hommes de qui dépendent notre bonheur et notre malheur, elle suit le degré de leur influence sur ces choses.

Ici on peut bien voir l’influence de l’habitude sur une passion. Un homme qui a vécu dans le monde avec le plus de goûts dépendants de ceux qui l’entourent a fait sa principale occupation de les étudier. Supposons que cet homme ait été passionné