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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/206

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académies de l’Europe pâliraient[1]. Je ne vois pas ce qu’elles ont à opposer à un salon où les Dumont, les Bonstetten, les Prévôt, les Pictet, les Romilly, les de Broglie, les Brougham, les de Brême, les Schlegel, les Byron discutent les plus grandes questions de la morale et des arts devant mesdames Necker-Saussure, de Broglie, de Staël.

Les auteurs écriraient pour être estimés dans le salon de Coppet. Voltaire n’a jamais eu rien de pareil. Il y avait sur les bords du lac six cents personnes des plus distinguées de l’Europe : l’esprit, les richesses, les plus grands titres, tout cela venait chercher le plaisir dans le salon de la femme illustre que la France pleure[2]. On osait plaisanter un grand prince.

8 août. — J’ai trouvé à Genève le même patriotisme d’antichambre qu’en Italie. À propos de leur lac, ils se fâchent dès qu’on veut le mettre à sa place ; c’est-à-dire fort au-dessous des lacs du Milanais, et même du lac de Thoun.

  1. L’Académie française est une loi contre la liberté de la presse.
  2. Lorsqu’on ne peut éteindre une lumière, on s’en laisse éclairer.