ausanne, 10 août. — Je trouve plus
d’idées nouvelles dans une page
anglaise que dans un in-octavo français.
Rien ne peut égaler mon amour pour
leur littérature, si ce n’est mon éloignement
pour leurs personnes. Si vous faites
une prévenance à un Anglais, il en profite
pour placer un signe de hauteur. Timides en
société avec tout ce qui passe pour supérieur,
ils sont presque insolents avec tout ce
qui a l’air de céder. Il faut être juste ; il y a
chez ces gens-là un principe de malheur ;
ils tirent du venin des choses les plus indifférentes.
Ce sont les plus insociables des
hommes, et peut-être les plus malheureux.
En Italie, l’affaire de Gênes a commencé
à en dégoûter. Leur incroyable mesquinerie
achève de les faire mépriser même des garcons
d’auberge[1]. Si j’entre dans des détails
bas, ce sont les couleurs du tableau. À
Naples, ils se faisaient dire des sottises
tout haut par les garçons du restaurateur
- ↑ Si c’est un devoir d’être poli, il est niais de ménager les insolents. M. Scott, lord Blainey, le prêtre Eustace, ont dit sur les Français des choses plus fortes et qui ne sont pas fondées sur des faits. Eustace appelle le Musée du Louvre une écurie. Cela va bien aux gens qui ont placé leurs pauvres marbres d’Elgin sous un hangar.