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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/102

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CHAPITRE XXX.

On s’y perd.


« Cher Yorick, dit mon père en souriant, — (Yorick avoit rompu la ligne, et le peu de largeur de la porte l’ayant forcé de défiler, il étoit entré le premier) cher Yorick, dit mon père, il me semble que notre Tristram accomplit bien durement tous ses rites religieux. — Jamais il n’y eut fils de Juif, de chrétien, de Turc ou d’infidelle, initié d’une manière aussi oblique et aussi maussade. » —

« Mais j’espère, dit Yorick, qu’il n’y a point de danger. — Il faut, continua mon père, qu’il se soit passé quelque chose d’étrange dans quelque recoin de l’écliptique, au moment de sa formation. — Sur ce point, dit Yorick, c’est vous que je prendrais pour juge. — Ce sont les astrologues, dit mon père, qu’il faudroit consulter. Mais certainement les aspects des planètes qui auroient dû être favorables, ne se sont pas rencontrés comme ils devoient ; l’opposition de leur ascendance a manqué, — ou les génies qui président à la naissance étoient occupés ailleurs. — Enfin il est sûr que quelque chose a été de travers, soit au-dessus, soit au-dessous de nous. » —