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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/164

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CHAPITRE LII.

Suite de l’Histoire de Lefèvre.


La plupart des hommes, quand ils se trouvent renfermés entre la loi naturelle et la loi positive, ne savent à quoi se déterminer ; — bien moins encore s’ils se trouvent entre la loi et leur penchant.

Mais je dois le dire pour eux, — je dois le dire à l’honneur éternel de mon oncle Tobie ; — mon oncle Tobie n’hésita pas un instant. Quoiqu’il fût chaudement occupé à poursuivre le siége de Dendermonde parallèlement avec les alliés, qui, de leur côté, pressoient si vigoureusement leurs ouvrage, qu’ils lui laissoient à peine le temps de dîner ; — quoiqu’il eût établi un logement sur la contr’escarpe, il laissa-là Dendermonde, et tendit toutes ses pensées vers les détresses particulières de l’auberge. — Tout ce qu’il se permit, fut de faire fermer la porte du jardin au verrou, au moyen de quoi l’on pouvoit dire qu’il avoit converti le siége en blocus. — Après quoi il abandonna Dendermonde à lui même, pour être secouru ou non par le roi de France, suivant que le roi de France