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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/200

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oncle Tobie en état d’entrer en campagne avec la plus grande splendeur. —

Mon père disoit souvent à Yorick, que si dans toute l’Europe, tout autre que mon oncle Tobie se fût avisé d’une chose pareille, on l’auroit regardée comme une des satyres les plus amères et les plus raffinées de la manière fanfaronne dont Louis XIV, au commencement de la guerre, mais principalement cette même année, étoit entré en campagne. — « Mais, ajoutoit mon père, mon frère Tobie ! il n’est pas dans sa nature d’insulter qui que ce soit. — Rare et excellent homme ! »

— Revenons à ses campagnes. —



CHAPITRE LXVII.

Son arsenal se monte.


Il faut que je fasse ici un petit aveu au lecteur. Quoique dans l’histoire de la première campagne de mon oncle Tobie le mot ville soit souvent répété, la vérité est qu’il n’y avoit alors dans le polygone rien qui ressemblât à une ville. Cet embellissement n’eut lieu que dans l’été qui suivit la peinture des